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lundi 20 décembre 2010

la TREVE de NOEL : les cadeaux qui trahissent

La particularité des cadeaux de Noël est qu’ils s’échangent « dans un contexte où l’on tente d’actualiser le mythe de l’harmonie familiale, décrypte Samuel Lepastier. Mais le rassemblement du groupe entraîne automatiquement une accentuation des tensions qui le traversent. Dès lors, le cadeau devient plus que jamais un langage. Il permet à chacun d’affirmer sa position, de régler ses comptes. »

Noël est également « un rituel dans lequel il est important de montrer sa disponibilité aux autres, suggère Maryse Vaillant. La maturité voudrait que l’on soit capable, au moins le temps d’une fête, de montrer que l’on accepte de faire partie du clan, même si ce n’est pas le cas toute l’année. »

L’esprit de Noël gagnerait à s’inspirer plutôt de son origine païenne. « Durant le solstice d’hiver, époque à laquelle les jours sont les plus courts et la peur de la mort à son apogée, on allumait des lumières dans la nuit, raconte la psychologue. Faire un cadeau, c’est apporter sa contribution à la fête des lumières. » Et d’ajouter, malicieuse : « Savez-vous quel est, à mon avis, le rôle que chacun envie le plus ? C’est celui du Père Noël. Celui qui illumine les yeux des enfants, leur en met plein la vue. Une position généreuse ? Il n’y a rien de plus narcissique ! »

Dis-moi ce que tu offres…

Il y a ce que nous offrons. Mais il y a surtout la manière dont nous l’offrons, avec plus ou moins d’assurance, de bon goût, de mise en scène. Voici, avec la complicité de Maryse Vaillant, psychologue, le décryptage de quelques comportements fréquents.

Celui qui offre ce qui lui a manqué
Chaque enfance est marquée par des cadeaux ratés. Celui que nous avons tant espéré (un vélo, un train électrique, une poupée) et qui n’est jamais venu. Ceux dont nous nous souvenons sont ceux qui, dans un épisode de vulnérabilité, sont venus signifier l’incapacité de nos parents à nous donner, à ce moment-là, l’amour tant attendu. A l’âge adulte, les cadeaux que nous recevons portent parfois la trace de ces cadeaux ratés de l’enfance. Celui qui les offre nous fait don de l’amour inouï dont il a rêvé. La question qui attendrit : est-ce un rêve d’enfant ?

Celui qui fait des cadeaux magnifiques
Il y a celui qui, tel l’empereur Caligula, fait pleuvoir des cadeaux sur la foule. Par ses largesses, il se met en position haute. La grande générosité est parfois un indice fort de la volonté de domination. Gare à l’amoureux grand seigneur qui nous couvre de bijoux. Gare aussi aux amis qui tiennent toujours table ouverte, nous prêtent volontiers de l’argent, nous dépannent en cas de nécessité. Leur prodigalité peut être une façon, insidieuse et inconsciente, de prendre l’ascendant sur nous. La question qui fait mal : quelle place veut-il occuper ?

Celui qui offre des cadeaux utiles
Une pelle à tarte, un aspirateur, une perceuse…, les cadeaux utiles sont souvent les plus décevants. Pas seulement parce qu’ils sont terre à terre, dénués de poésie ou de rêve, mais surtout parce qu’ils véhiculent le plus souvent au passage un message indélicat. Offrir un programme minceur à sa femme, un four à sa belle-fille revient, sous prétexte de leur apporter de l’aide, à désapprouver leur apparence ou leurs talents. La question qui tue : à quoi ça sert ?

Celui qui fait des cadeaux empoisonnés
Ce sont ces cadeaux que l’on ne pourra jamais rendre tant leur valeur est écrasante. Mais également ceux qui nous donnent une responsabilité que nous n’avons pas choisie. L’exemple type : un chien, si nous ne l’avons pas demandé. En guise de cadeau, c’est une somme de contraintes qui nous est offerte. Comme s’il s’agissait d’un moyen de nous tenir en laisse…

Le cadeau empoisonné, c’est aussi celui qui revient à nier notre place (la grand-mère qui offre à notre enfant le cadeau que nous lui avions refusé) ou à nous priver d’un plaisir (celui de choisir ou d’acquérir nous-même l’objet offert). La question qui fâche : quelle liberté me reste-t-il ?

Celui qui n’offre jamais rien…
… ou pas grand-chose. Sous des dehors radins, ceux qui font peu de cadeaux cachent souvent une grande fragilité narcissique. Ils n’ont peut-être pas été élevés dans l’idée qu’ils pouvaient faire plaisir et en ont gardé un manque de confiance dans leur propre générosité. Plutôt que de donner d’eux-mêmes au risque de décevoir, ils préfèrent offrir du conventionnel à petit prix ou s’abstenir. Et souffrent du dépit de leurs proches.
La question qui éclaire : quelle fragilité cache-t-il ?

Celui qui donne des bons d’achat
Offrir un bon ou un peu d’argent, le cadeau est facile et vite expédié. Mais ce qui peut passer pour de l’indifférence correspond peut-être, une fois encore, à la peur de tomber à côté. Il y a dans ce don immatériel de la pudeur (celui qui offre ne dévoile pas ses goûts, son imagination) et du respect (même s’il ne sait pas comment nous en donner, notre plaisir lui importe).La question qui rapproche : comment le rassurer ?


Article de Psychologie.com

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